La Fondation de l’Université Savoie Mont Blanc lance actuellement O2 (Organisation Ouverte), sa 9e chaire. Objectif ? Aider les dirigeants du territoire à relever les nouveaux défis managériaux, technologiques…
Au départ, il est un constat : les dirigeants sont de plus en plus confrontés à des situations complexes : accélération des crises politiques, économiques ou climatiques, complexité de l’intégration du digital ou de la technologie intelligente… Ils reconnaissent parfois difficile de naviguer entre ces écueils et de savoir comment garder le cap dans un contexte en perpétuelle mutation sur fond de volatilité des marchés, d’instabilité, de perturbations sociales, de fragilité croissante des écosystèmes, d’anxiété quant à l’avenir…
Pilotée par la Fondation USMB, la chaire O2, pour Organisation Ouverte, s’est donnée pour objectif de leur fournir des outils et de les aider à repenser leur organisation dans cet environnement mouvant. Elle s’est construite en réponse à des besoins exprimés par les entreprises du territoire et sera officiellement lancée en mars 2025 sous la direction de Matthieu Battistelli, enseignant chercheur, Normalien, agrégé en économie-gestion et Caroline Mattelin-Pierrard, chercheuse, spécialisée dans les nouvelles formes organisationnelles et les innovations managériales.
Cécile Déchand,
Directrice,
Fondation USMB (Université Savoie Mont Blanc).
Mais une chaire, c’est quoi exactement ?
C’est un véritable partenariat gagnant-gagnant entre les mondes universitaire et professionnel. Ce programme d’excellence permet de faire avancer la recherche académique et appliquée sur une thématique définie posant question aux entreprises mécènes qui financent le dispositif sur une durée de quatre ans. C’est un moyen, pour ces dernières, de devenir terrain d’expérimentation et d’obtenir un accès préférentiel aux travaux des enseignants-chercheurs sur le sujet qui les interpelle tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt sur les sociétés de 60 % du montant de leur contribution dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaires.
O2 pour trois grands défis
La chaire O2 s’est ainsi fixée pour ambition de repenser les organisations par une ouverture aux humains, au vivant et aux technologies intelligentes.
S’ouvrir aux humains ; pour comprendre les changements nécessaires au niveau des managers et de leurs équipes quant aux capacités, aptitudes et vertus à développer, replaçant ainsi la question de l’éthique au coeur de la relation managériale (courage managérial, authenticité, care…). Quelles nouvelles solutions pour améliorer la qualité des relations humaines ?
S’ouvrir au vivant ; pour lever les tensions inhérentes aux processus de redirection écologique des organisations, en intégrant les objectifs de préservation et d’épanouissement du vivant dans son business model. Quel impact des activités ? Comment les intégrer dans les écosystèmes naturels ?
S’ouvrir aux machines enfin, pour définir des leviers d’intégration des technologies intelligentes dans les organisations et analyser les dynamiques paradoxales induites en termes d’acceptabilité sociale et d’identité professionnelle.
Recherche et formation
Recherche pour comprendre les problématiques et les tensions engendrées par l’adoption d’innovations managériales, environnementales et technologiques sur la qualité relationnelle dans les organisations et formation des acteurs de l’entreprise aux implications de l’ouverture sur les plans humain, écologique et technologique sont deux axes mis en place pour mener à bien la mission. Le tout sur fond de partage et de valorisation des connaissances acquises par le biais d’évènements dédiés aux mécènes et acteurs du territoire. L’idée étant de créer une vraie communauté de connaissances et de pratiques.
O2, neuvième chaire de la Fondation USMB
En dix ans, la Fondation USMB a déjà piloté (ou pilote toujours) avec succès huit chaires dans des domaines aussi variés que la mobilité, l’innovation ouverte, le tourisme durable, l’environnement, la santé mentale, la montagne, la propriété collective… Elles ont mobilisé (ou mobilisent) quelques 50 chercheurs, impliqué 8 laboratoires de l’USMB et plus de 30 entreprises mécènes, grands groupes (Somfy, Salomon…), PME (Nicomatic, Alphi…), collectivités (Grand Annecy, Grand Genève…), institutions (Office de tourisme Aix-les-Bains Riviera des Alpes) … Avec à la clé des résultats reconnus, qui ont souvent donné lieu à des publications scientifiques (mise au point de nouvelles méthodes de management, développement d’outils tel le cadastre solaire sur le Grand Genève…) Le tout avec une participation moyenne des mécènes de 20 000 € par an, soit 8 000 € par an après 60 % de défiscalisation permis par l’article 238 bis du code général des impôts.