Fondateur et président d’Energy Pool
Mécène de la chaire Économie environnementale
Olivier Baud, fondateur et président d’Energy Pool, spécialisée dans les solutions d’optimisation des systèmes énergétiques à Savoie Technolac, vient de s’engager comme mécène de la chaire Économie environnementale, ce programme d’excellence piloté par la Fondation USMB. Une évidence pour celui qui souhaite travailler avec les acteurs du territoire, de surcroît sur une thématique connexe à l’activité de son entreprise.
Présentez-nous tout d’abord Energy Pool, l’entreprise que vous avez créée en 2009 à Savoie Technolac.
J’ai travaillé dans l’industrie pendant trente-cinq ans. J’ai notamment présidé Aluminium Pechiney et Rio Tinto Alcan Aluminium Europe. Quand j’ai quitté ce groupe, je voulais monter une entreprise qui ait du sens et dans laquelle on travaille avec plaisir. J’ai créé Energy Pool dans le secteur de l’énergie que je connaissais très bien. L’aluminium représente 4 % de la consommation mondiale d’électricité et j’avais notamment eu l’occasion d’expérimenter l’effacement électrique chez Péchiney. J’ai débuté avec cette activité, en pépinière, sur Savoie Technolac et j’y suis resté. Je suis un provincial militant qui adore la montagne. De par mes activités au sein de Péchiney, je connaissais aussi très bien la Savoie
Vous avez fondé l’entreprise sur un segment qui n’existait pas…
Tout à fait. Quand j’ai créé l’entreprise, il y avait une place à prendre. J’avais une compétence en matière d’effacement électrique et RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, un besoin : celui de trouver les solutions pour bien gérer les pointes de consommation. J’ai débuté comme acteur indépendant pouvant intervenir dans l’équilibre du réseau électrique via un pool d’entreprises fortement consommatrices. Pour ce faire, nous avions besoin de technologies et d’investir dans d’importants systèmes informatiques. Il nous fallait donc de l’argent. Schneider Electric est entré au capital de la société de façon majoritaire et la force de ce groupe nous a permis d’accélérer notre développement.
13 ans plus tard, Energy Pool emploie 200 salariés, recrute 50 personnes en moyenne par an et réalise quelque 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Qu’est ce qui fait sa force ?
Pendant dix ans, nous avons fait évoluer considérablement nos technologies pour inventer des services au réseau avec une précision chirurgicale, comme la régulation de la fréquence à la seconde, machine par machine, de manière subtile et indolore pour les usines. C’est fiable et cela coûte deux fois moins cher que de faire la même chose avec des équipements de production. Nous avons également conçu des systèmes de sécurité…
Jusqu’en 2016/2017, nous nous sommes surtout développés à l’international, au Japon, en Turquie, en Afrique notamment, où les besoins étaient plus prégnants qu’en Europe, alors excédentaire en énergie. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où l’on assiste à deux révolutions : une pénurie d’où une montée des prix et une transformation du mix énergétique lié à l’essor du renouvelable, plus complexe à gérer.
Qui sont vos clients ?
Nous vendons nos services à RTE, EDF, Engie… et nos fournisseurs sont de gros consommateurs d’électricité que nous payons pour leur flexibilité.
En 2022, votre entreprise a repris son indépendance capitalistique. Quid de son évolution à présent ?
En 2022, nous (le management et les collaborateurs) avons repris notre indépendance capitalistique en rachetant les parts de notre actionnaire majoritaire pour gagner en indépendance dans le monde de l’énergie où les lobbyings ont beaucoup de poids.
Nous avons construit une nouvelle stratégie de business, de gouvernance et de capital. Nous voulons tout simplement devenir leader mondial et pour ce faire, nous nous sommes réorganisés. Nous venons de créer une fondation avec une double finalité : philanthropique (“de l’énergie et de l’eau pour tous”) et gouvernance.
Je suis propriétaire d’Energy Pool à 60 %. Je ne vois pas pourquoi cette société resterait propriété de la famille alors que ce sont mes collaborateurs qui la font vivre tous les jours. Mes quatre filles ont renoncé à leur propriété et je donne progressivement mes 60 % d’actions à cette fondation. Je la rends ainsi propriétaire d’Energy Pool. J’ai parallèlement écrit une constitution pour garantir la pérennité de la société, sa culture, ses fondamentaux de management, son business… Un audit annuel est programmé pour s’assurer que ces engagements sont bien respectés par le président en place.
Vous venez de vous engager comme mécène dans la chaire Économie environnementale, ce programme d’excellence piloté par la Fondation USMB. Pourquoi ?
Nous voulions tout d’abord travailler avec les acteurs du territoire qu’ils soient académiques ou sociétés privées. Nous tenons à avoir des partenaires locaux
Le thème de la chaire est connexe à notre activité et ce programme va nous permettre de nous enrichir, d’avoir un autre éclairage sur l’énergie, de nous bousculer un peu dans nos croyances, mais aussi de présenter notre actualité. Nous avons été attirés également par sa pluridisciplinarité, autre élément fort de l’ADN d’Energy Pool. Nous étions par ailleurs déjà plusieurs à lire et à apprécier les travaux d’Aude Pommeret, la directrice scientifique de la chaire. Nous attendons beaucoup des rencontres et des échanges. Nous sommes en train de préparer une masterclass pour juin dont les premières réflexions sont assez prometteuses.
Enfin, en devenant mécène, nous voulions également voir le fonctionnement d’une autre fondation que la nôtre.
Et pour finir, quelle serait votre définition de la recherche ?
La recherche ? C’est travailler sur un sujet qui a un véritable enjeu à moins de dix ans et qui délivre des résultats. J’aime bien la recherche qui trouve.
C’est intéressant de travailler avec l’université qui peut avoir une vision plus fondamentale et à plus long terme que nous. Nous, nous sommes plutôt dans le D de Recherche & Développement quand les écoles et université peuvent être davantage dans le R.
Nouveau président de la Fondation USMB
PDG de Pfeiffer Vacuum France
Guillaume Kréziak, 57 ans, marié et père de deux filles, vient de prendre la présidence de la Fondation USMB. Cet ingénieur, doublement diplômé de l’Institut national polytechnique de Grenoble, qui a passé les premières années de sa vie à Proméry, près d’Annecy, nourrit de nombreux projets pour cette entité.
* Pfeiffer Vacuum SAS (ex-Adixen) est la filiale française du groupe allemand Pfeiffer Vacuum Technology AG, n°2 mondial sur les marchés du vide. Basée à Annecy, elle est spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation de pompes à vide, détecteurs de fuite, pompes turbomoléculaires, systèmes de contrôle de l’étanchéité… destinés à des marchés en forte croissance comme l’informatique, la téléphonie mobile, la recherche, le médical… |
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